Travailler avec des clients étrangers n’a jamais été aussi courant. Les freelances, consultants indépendants et experts en mission voient dans l’international une source d’opportunités… mais aussi de casse-têtes administratifs.
Comment facturer un client basé à Londres, Zurich ou Montréal sans enfreindre la loi, perdre du temps dans la paperasse ou subir la double imposition ?
Derrière cette question simple se cachent des réalités fiscales, sociales et juridiques souvent méconnues. Tour d’horizon des principales solutions alors on vous indique quelles solutions pour facturer un client étranger ?
La facturation internationale pour facturer un client étranger , un enjeu plus complexe qu’il n’y paraît
Dès qu’un contrat franchit les frontières, les règles changent.
TVA, devises, résidence fiscale, sécurité sociale : chaque pays a ses exigences, et les indépendants doivent jongler avec plusieurs systèmes.
La première étape consiste donc à identifier quel cadre légal s’applique à votre activité :
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Vous êtes domicilié en France, mais votre client est étranger ?
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Vous réalisez la prestation à distance ou sur place ?
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Votre client est situé dans l’Union européenne ou hors UE ?
Ces paramètres influencent directement le mode de facturation, le taux de TVA applicable et la protection sociale dont vous pouvez bénéficier.
Facturer à l’étranger en indépendant : simple mais limité
De nombreux freelances choisissent de facturer directement leurs clients étrangers, via une micro-entreprise ou une EI (entreprise individuelle).
C’est la voie la plus rapide : vous gérez vos devis, vos factures et vos encaissements sans intermédiaire.
Mais cette autonomie a ses revers :
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La gestion de la TVA intracommunautaire ou hors Europe peut vite devenir un casse-tête.
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Les frais bancaires et conversions de devises grignotent la marge.
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Et surtout, le statut d’auto-entrepreneur n’offre aucune protection sociale à l’étranger.
Cette option convient pour des missions ponctuelles ou des clients occasionnels à l’étranger, mais montre vite ses limites dès que l’activité s’internationalise.
Créer une société à l’étranger : crédible mais contraignant
Certains consultants franchissent le pas et créent une société à l’étranger — au Royaume-Uni, en Irlande ou à Dubaï, par exemple.
L’objectif : gagner en crédibilité auprès de clients internationaux et, parfois, alléger la fiscalité.
Sur le papier, l’idée séduit. Dans la pratique, elle exige une solide préparation :
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ouverture d’un compte bancaire local,
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obligations comptables et déclaratives,
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risque de double imposition selon la résidence fiscale,
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et, souvent, un coût de structure non négligeable.
C’est une option viable pour des consultants établis à l’international, mais peu adaptée à un indépendant mobile ou en début d’activité.
Le portage salarial international : la voie de la sérénité
C’est aujourd’hui la solution préférée des freelances qui travaillent avec des clients étrangers.
Le principe : vous signez votre contrat commercial avec une société de portage salarial international, qui facture vos clients à votre place.
Vous, vous percevez un salaire chaque mois, avec fiche de paie, cotisations sociales et assurance professionnelle.
En clair, vous cumulez les avantages de l’indépendance et de la sécurité du salariat :
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pas besoin de créer d’entreprise,
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conformité juridique dans le pays d’intervention,
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gestion administrative et fiscale déléguée,
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protection sociale complète (maladie, retraite, chômage),
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possibilité de facturer dans différentes devises.
Un consultant français travaillant pour une entreprise suisse, par exemple, peut facturer via une société de portage et être payé en euros, en toute légalité.
Le seul bémol : des frais de gestion, généralement entre 5 et 10 % du chiffre d’affaires. Un coût largement compensé par la tranquillité d’esprit.

Les plateformes internationales : rapides mais superficielles
Dernière alternative : les solutions de paiement globales comme Payoneer, Wise Business, Deel ou Upwork.
Elles permettent d’émettre des factures en ligne et de recevoir des paiements internationaux, parfois en plusieurs devises.
C’est pratique, immédiat et sans engagement.
Mais attention : ces plateformes ne vous offrent aucune existence légale.
Vous restez responsable de votre statut, de vos impôts et de votre protection sociale.
En somme, c’est une solution de court terme, utile pour tester un marché étranger, pas pour bâtir une activité durable
En résumé : trois profils, trois solutions
| Profil | Solution adaptée | Objectif |
|---|---|---|
| Freelance occasionnel | Facturation directe ou plateforme | Simplicité |
| Consultant régulier à l’étranger | Portage salarial international | Sécurité et conformité |
| Entrepreneur international confirmé | Société à l’étranger | Développement et optimisation |
Le mot de la fin
Facturer un client étranger, ce n’est pas seulement une question de devises ou de formalités. C’est une question de statut et de sécurité.
La mondialisation du travail ouvre des portes, mais impose aussi de connaître les règles du jeu.
Pour beaucoup d’indépendants, le portage salarial international s’impose aujourd’hui comme le meilleur compromis : la liberté du freelance, la protection du salarié et la sérénité administrative d’une structure conforme.
Parce qu’à l’international, la vraie richesse, c’est de pouvoir se concentrer sur son expertise — pas sur la paperasse.
POur en savoir plus : service-public.fr / TVA à l’international


